Bruno Latour, le 3 février 2021. © Joël Saget/AFPpublié le 19 février 2021
Il est l’un des philosophes les plus influents au monde. Bruno Latour, auteur de Face à Gaïa et plus récemment d’un court essai sur la crise sanitaire Où suis-je ? Leçon du confinement à l’usage des terrestres (La Découverte, 2021), nous a accordé un long entretien dans le dernier numéro de Philosophie magazine (disponible chez votre marchand de journaux ou en ligne). Penseur majeur de l’écologie, Bruno Latour revient plus largement sur son parcours (initié avec une thèse de théologie, Exégèse et Ontologie), sa méthode de travail valorisant « l’enquête », ainsi que son intérêt pour le pragmatisme, « une philosophie pour le XXIe siècle ». Il explicite également son concept de « relationnisme », qu’il préfère à celui de « relativisme » : « Tout phénomène s’inscrit dans un réseau de relations. L’absolutisme n’a pas sa place en science. »
La crise du Covid est également au cœur de l’entretien. Bruno Latour en est plus que jamais convaincu, « il faut se déconfiner d’idées comme la croissance économique ou le progrès ». Dans cette interview qui a eu lieu chez lui, l’ancien professeur à Harvard et à la London School of Economics se livre aussi avec une rare sincérité sur son rapport très personnel à la religion, à la maladie et à la mort. Il évoque le pape François, son attachement au Vercors ou encore son rapport à son corps, sur lequel il s’interroge d’une manière nouvelle depuis sa maladie. Il croise différentes méthodes pour tenter d’en appréhender tous les « mystères » : la médecine classique, l’acuponcture et même le qi gong.